Les personnes potentiellement exposées à la bilharziose urogénitale après une baignade dans la rivière Cavu (photo) en Corse-du-Sud au cours des étés 2011, 2012 et 2013 sont invitées à se faire dépister grâce à une prise de sang, a indiqué lundi le ministère de la Santé. "Les personnes exposées devront consulter leur médecin traitant. Cela sans caractère d'urgence, puisque les complications ne surviennent qu'à long terme", précise le ministère en se basant sur une recommandation du Haut Conseil de la santé publique (HCSP).
Les personnes à risque de contamination sont celles ayant eu "un contact cutané même bref" avec de l'eau de la rivière Cavu (ou Cavo en Français) "entre 2011 et 2013 sur une période allant de juin à septembre", précise le ministère. Il indique également que toute baignade ou toute immersion partielle dans cette rivière sont désormais interdites sur les communes de Conca et Zonza par arrêté préfectoral.
La bilharziose (ou schistosomiase) est une maladie provoquée par des vers parasites présents dans certaines eaux douces, essentiellement dans les zones tropicales et subtropicales. Elle se traite facilement, mais l'infection passe souvent inaperçue au départ. Certains arguments sont cependant évocateurs de bilharziose urogénitale, rappelle le HCSP : hémospermie, hématurie terminale, cystites à répétitions, douleurs sus-pubiennes, pollakiurie, lésions granulomateuses vulvaires récidivantes, infertilité, etc... Ces complications intestinales ou uro-génitales ne se manifestent parfois que plusieurs années après, aboutissant à des lésions des reins, de la vessie, du foie, des intestins et des vaisseaux sanguins, voire dans certains cas, à des décès. Pour s’assurer du diagnostic, le HCSP estime que "les examens biologiques standards manquent de sensibilité" et renvoie à la sérologie.
La recommandation de dépistage fait suite à la découverte de plusieurs cas groupés de personnes contaminées par la bilharziose après des baignades dans le Cavu depuis l'été 2011. Plusieurs épisodes de cas groupés d’infections à Schistosoma haematobium ont été signalés depuis avril 2014. Selon le HCSP, en date du 19 mai, 14 cas répartis en quatre groupes distincts ont étédéclarés à Toulouse, Strasbourg et en Allemagne.
Le ver de la bilharziose uro-génitale (ou infection à Schistosoma haematobium) a besoin d'un hôte intermédiaire, en l'occurrence le bulin, un mollusque d'eau douce, pour pouvoir être retransmis à l'homme. La plupart des cas de bilharziose traités en France jusqu'à présent concernaient quasi exclusivement des touristes ou des immigrants ayant séjourné dans des zones tropicales ou sub-tropicale où la maladie existe à l'état endémique. Un numéro vert d'information, le 0800 130 000 a été mis en place par le ministère.
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