La létalité suite à un AVC, aussi bien précoce que tardive, reste élevée en 2015, malgré des améliorations et une meilleure organisation de la filière de soins et du déploiement des unités neurovasculaires (UNV) qui sont passées de 100 à 140 entre 2010 et 2015, souligne le dernier BEH de Santé publique France.
En 2015, sur les 73 124 personnes hospitalisées pour un AVC ischémique et hémorragique, la létalité cumulée à un an atteignait 26,8 %. La proportion importante de patients décédant au-delà de 30 jours après l’admission à l’hôpital, souligne l’importance d’optimiser le suivi post-AVC et la coordination des soins au-delà du premier mois.
L'importance de la prise en charge précoce dans une UNV
Mais c’est bien en phase précoce que les décès sont les plus nombreux soit 15,3 % des cas. La non-admission dans une unité neurovasculaire avec soins intensifs, un âge avancé, la présence de comorbidités et le fait de résider dans une commune socialement plus défavorisée étaient associés à un risque plus élevé de létalité précoce et de létalité tardive, quel que soit le type d’AVC. Les femmes s’en sortent mieux avec une moindre létalité tardive que les hommes.
L’adhésion des femmes aux traitements de prévention secondaire serait plus importante que chez les hommes, ceci pouvant expliquer, en partie, leur meilleure survie En revanche, aucune différence significative n’a été mise en évidence pour la létalité précoce, comparable chez les hommes et chez les femmes.
Des disparités territoriales
L’orientation dans la filière de l’unité neurovasculaire est un critère fondamental. Comme l’indiquent les auteurs dans leur discussion : « Aujourd’hui en France, tous les patients éligibles à l’UNV n’y sont pas admis ou le sont dans des délais non recommandés ». D’importantes disparités départementales de la létalité à 30 jours suivant une hospitalisation pour un AVC ischémique ont été mises en évidence en France métropolitaine. Un quart de la variabilité interdépartementale de la létalité à 30 jours s’expliquait par les facteurs individuels du patient, et 17 % par des différences de prise en charge, notamment l’admission en UNV. Pour y remédier, « il semble aujourd’hui urgent d’améliorer la prévention et le contrôle des facteurs de risque de l’AVC, notamment de l’hypertension artérielle, la connaissance par la population des symptômes de l’AVC et de la conduite à tenir » concluent les auteurs.
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