Près de 70 % des femmes enceintes ont été particulièrement inquiètes durant le premier confinement (17 mars-11 mai 2020) et des prestations de santé ont été annulées pour 29,5 % d’entre elles, indiquent les résultats d’une enquête publiée dans le Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) de Santé publique France.
L’enquête réalisée par auto-questionnaire dans le service de PMI de la Ville de Paris en octobre 2020 a porté sur 956 femmes enceintes ou ayant accouché. Des données spécifiques au vécu et à l’accès aux soins pendant la grossesse et les suites de couches, ont été recueillies et analysées.
Des consultations de suivi et des cours de préparation à la naissance annulés
Les résultats de ce travail montrent plus précisément que l’inquiétude des femmes durant cette période était liée au risque d’être contaminée par le SARS-CoV-2 pour 84,8 % d’entre elles, au risque de contaminer leur enfant (81,0 %) et aux conditions d’accouchement (84,3 %). À noter qu’au printemps 2020, nous avions encore assez peu d’informations sur les conséquences d'une contamination par le SARS-CoV-2 chez les femmes enceintes.
Par ailleurs le BEH indique que « des prestations de santé ont été annulées pour 29,5 % de ces femmes, avec des différences selon la parité, 33,9 % parmi les primipares, 29,7 % et 21 % respectivement pour les 2e pares et 3e pares ou plus ». Ce sont surtout des consultations médicales de suivi et des séances de préparation à la naissance qui ont été supprimées.
À noter que pour les femmes vivant dans un logement social, la part des femmes « particulièrement inquiètes » était plus élevée (79,3 % vs 65,7 %). Comme le précisent les auteurs : « ces données sur la grossesse et les suites de couches vont dans le sens de la littérature (...) plusieurs auteurs ont retrouvé une augmentation de l’anxiété et du risque de dépression du post-partum ».
Conséquences chez les enfants
Le BEH donne également les résultats d’autres enquêtes concernant l’impact du confinement sur les enfants. Elles montrent que la part des enfants pour lesquels des conséquences sur la santé ont été notifiées, variait entre 20 et 25 % selon les enquêtes. Cet impact négatif était très divers, concernant « l’augmentation du temps passé devant les écrans (31,0 %), la modification de l’appétit (17,2 %), l'apparition de troubles du sommeil (25,5 %), de difficultés rencontrées dans la relation avec les enfants (29,4 %) et du vécu compliqué de la vie quotidienne (66,8 %) », écrit le BEH.
Comme on le sait, les conditions de logement et la précarité ont joué un rôle majeur durant cette période. Pour des familles hébergées dans un logement social, certaines conséquences étaient plus fréquentes que pour les autres familles : comme des difficultés dans la relation avec l’enfant (34,1 % vs 20,9 %).
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