Des Mici plus sévères dans l’enfance

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Publié le 10/07/2025
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Les enfants peuvent déclarer des maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (Mici). Il existe néanmoins des différences cliniques et thérapeutiques avec l’adulte.

Crédit photo : PHANIE

Avant l’âge de 8 ans, les maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (Mici) sont rares, la plupart se déclarant à l’adolescence. Les principaux symptômes de la maladie de Crohn sont les douleurs abdominales (72 %), la diarrhée (58 %), les rectorragies (22 %), l’anorexie (25 %) et l’amaigrissement (58 %). Mais le tableau clinique peut parfois être pauvre. « Il faut faire attention à ne pas banaliser les douleurs abdominales et penser aux signes d’alerte : perte de poids, cassure de la courbe de croissance, syndrome inflammatoire, alerte la Dr Bénédicte Pigneur (Necker-Enfants Malades, AP-HP). La croissance est un très bon marqueur de l’activité de la maladie ». Pour préserver la croissance, une alimentation équilibrée (apports caloriques et calciques adaptés, supplémentation en vitamine D) est conseillée.

La croissance est un très bon marqueur de l’activité de la maladie

Dr Bénédicte Pigneur

« La maladie est plus sévère chez les enfants. Le risque d’extension des lésions varie de 30 à 67 % des cas et survient rapidement après le diagnostic (39 % des cas dans les deux ans) », indique la spécialiste. Il faut limiter l’usage des corticoïdes. Le traitement de la poussée repose sur le Modulen IBD, le régime CDED (Crohn’s disease exclusion diet), mieux supporté que la nutrition entérale exclusive. Quant au traitement de fond, deux anti-TNF (infliximab et adalimumab) ont une AMM à partir de 6 ans. « Les biothérapies sont plus efficaces chez l’enfant et nécessitent des doses plus importantes que chez l’adulte. » Le védolizumab et l’ustékinumab n’ont pas encore d’AMM chez l’enfant.

Communication de la Dr Bénédicte Pigneur (Paris)

Dr Christine Fallet

Source : Le Quotidien du Médecin