ENCORE UNE notion considérée comme acquise, récusée. Il était admis, jusqu’au travail présenté cette semaine dans « PLoS One », que la grande majorité du facteur VIII de la coagulation était d’origine hépatique. Certes une production extra-hépatique était soupçonnée, mais Claire L. Shovlin (Londres) et coll. viennent de mettre en évidence une nette participation de l’endothélium pulmonaire. Au-delà de l’intérêt scientifique de la découverte, des conséquences positives en clinique humaine sont mises en perspective.
Chacun se souvient que la carence en facteur VIII conduit à l’hémophilie de type A. À l’inverse des taux élevés marquent un risque net de thromboembolie veineuse récidivante et d’hypertension pulmonaire, liée à des thromboses in situ. Une origine extrahépatique de facteur VIII était suspectée chez ces patients à taux élevé.
Des cellules endothéliales pulmonaires.
L’équipe britannique a donc émis l’hypothèse que, en cas de taux élevés, la surproduction provenait des cellules endothéliales pulmonaires. Une théorie fondée sur un constat : il existe une association, indépendante de l’âge, entre des taux plasmatiques élevés de facteur VIII et des malformations artérioveineuses au cours de la télangiectasie hémorragique héréditaire.
Plusieurs méthodes biologiques ont été mises en œuvre pour conforter l’hypothèse de départ. Tout d’abord une immunohistochimie du tissu pulmonaire. Puis, sur des cellules endothéliales, par microscopie confocale, cytométrie de flux et quantification ELISA, a été étudiée l’expression du facteur VIII et la co-expression du facteur de von Willebrand, ou vWF, (il protège le facteur VIII d’une protéolyse rapide).
L’activité du facteur VIII a été mise en évidence dans les cellules endothéliales CD31 + du tissu pulmonaire, ainsi que dans celle des artères pulmonaires, des systèmes microvasculaires pulmonaire et dermique. Au niveau pulmonaire, le facteur VIII pouvait être co-localisé avec le vWF. Les niveaux de sécrétion ont été jugés modestes.
Ces travaux portent les espoirs de nouvelles voies de recherche thérapeutique tant chez les patients atteints de thromboembolie veineuse que chez les hémophiles A. Ces futurs traitements pourraient cibler la production pulmonaire avec, peut-être, moins d’effets secondaires.
PLoS One, édition en ligne du 10 février 2010.
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