Le ministre délégué à la Santé Frédéric Valletoux a dénoncé mardi 20 février à Toulouse les « dysfonctionnements » entre secteurs hospitaliers privé et public ayant conduit à une « grave crise » des services psychiatriques de l'hôpital de Purpan.
Ce CHU a subi coup sur coup un incendie déclenché par un patient en psychiatrie fin janvier, puis une agression sexuelle ainsi qu'un suicide mi-février aux urgences psychiatriques. « Ici, en santé mentale, il y a, par les dysfonctionnements entre les uns et les autres, par les dysfonctionnements entre les secteurs, des situations qui sont inacceptables », a estimé le ministre.
L'établissement avait déjà fait état de « tensions » sur les structures « d'aval », c'est-à-dire pouvant accueillir des patients psychiatriques après la phase d'urgence. Comme solution de court terme, Frédéric Valletoux a évoqué la réouverture de quinze lits, déjà mentionnée lors d'une réunion le 16 février au CHU du personnel avec la direction de l'hôpital et le directeur de l’agence régionale de santé, Didier Jaffre.
Frédéric Valletoux est venu dire qu'il est venu, mais n'a rien annoncé de plus que le directeur de l'ARS
Marie Moulinier, représentante CGT du personnel du CHU de Toulouse
Petites rustines
Le ministre « est venu dire qu'il est venu, mais n'a rien annoncé de plus que le directeur de l'ARS », a déclaré à l'AFP Marie Moulinier, représentante CGT du personnel. Cette infirmière qui réclamait, avant la venue de Frédéric Valletoux, de « gros, gros moyens » supplémentaires, juge qu'il n'a proposé que de « petites rustines ». Tout au plus le ministre va-t-il « tirer les oreilles des cliniques privées », a-t-elle noté.
« Au-delà de la question des moyens, c'est surtout une question d'état d'esprit, de mentalité, qui ici doit changer. Le public et le privé ne peuvent pas se regarder en chien de faïence au détriment de la prise en charge et de la sécurité des patients », a affirmé Frédéric Valletoux. Une mission de l’Inspection générale des affaires sociales (IGAS), a-t-il ajouté, « arrivera dès les prochains jours » au CHU de Toulouse pour « pointer la nature, la responsabilité des dysfonctionnements » et « aider les acteurs du territoire à trouver des moyens de mieux coopérer ». Il a aussi indiqué, sans plus de précision, qu'il serait « très ferme » avec les acteurs privés « sur les autorisations […] sur les financements qui leur sont donnés ».
Explication motivée auprès de l’ARS
Dans un communiqué de presse relayé sur son compte twitter, Frédéric Valletoux est allé un peu plus loin dans son propos. Il compte bien sur la « participation effective et immédiate de tous les acteurs publics comme privés à la prise en charge des urgences psychiatriques des soins sans consentement ». Surtout, « tout refus d’hospitalisation devra faire l’objet d’une explication motivée auprès de l’ARS ». Si cette décision entre en application « dès aujourd’hui », précise le communiqué, on peut s’interroger sur sa réalisation, les horaires des urgences ne correspondant pas forcément à ceux des ARS.
Frédéric Valletoux devrait revenir sur place « dans deux mois » pour vérifier que ces annonces seront suivies d’effet.
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