Faute d'avoir trouvé un remplaçant, le Dr Joël Clément, 58 ans, maire de Saint-Antoine-la-Forêt (Normandie), a annoncé sa démission de son poste d'élu afin de reprendre son activité de généraliste à temps plein dans la commune voisine de Saint-Nicolas-de-la-Taille.
Le médecin a annoncé sa décision dans un entretien à « Paris-Normandie ». En poste depuis 2001 à la mairie, le Dr Clément avait conservé son exercice de praticien à un rythme de deux jours et demi par semaine dans un cabinet qu'il partageait avec une consœur en passe de quitter la région. « Nous partageons une collaboration depuis 15 ans pour 4 communes, soit 4 000 patients », explique-t-il au « Quotidien ». Il juge désormais incompatible son nouvel emploi du temps professionnel avec ses fonctions d'élus. « Je préfère effectuer consciencieusement l'une de mes activités plutôt que tout survoler », confie-t-il.
20 départs sans remplacement
Également vice-président du conseil d'agglomération de Caux Vallée de Seine, le Dr Clément, milite pour que le territoire soit reconnu comme une zone déficitaire en offre de soins. Installé depuis 1988, il a assisté comme de nombreuses autres communes au départ de ses confrères sans qu'ils soient remplacés. L'agglomération comptait 40 médecins « il n'en reste plus qu'une vingtaine », précise-t-il. Les efforts pour dégoter une perle rare n’auront pas suffi pour permettre l'installation d'un jeune confrère. « Ma consœur est maître de stage pour les internes, elle a utilisé son réseau mais cela n'a pas fonctionné », poursuit-il.
Quant à l'option du chasseur de têtes, elle ne lui paraissait pas appropriée. « Certaines propositions d'agences ne sont pas décentes. Certaines demandent aux municipalités d'assumer la totalité des frais pour le logement, le cabinet, le matériel, qui n'ont pas à être pris en charge par la collectivité… et nous ne voulions pas courir le risque de recruter un médecin étranger qui quitterait la commune », glisse-t-il.
Sans regret
Toutefois, il ne faut pas s'y méprendre, c'est « sans regret » que le généraliste quitte sa fonction d'élu pour se consacrer à sa patientèle. « Dans ma tête, c'était mon dernier mandat, ces dernières années ont été très positives, confie-t-il. Être maire m'a apporté beaucoup dans mon exercice professionnel. J'ai gagné en assurance, patience et confiance en soi. »
Il quittera son poste le 1er septembre prochain, mais ce n'est qu'un au revoir, le Dr Clément a prévu de conserver son activité de conseiller municipal, notamment pour les questions liées à la santé. L'un de ses futurs projets se concentre sur l'ouverture d'une maison de santé et l'attractivité du territoire.
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