Depuis 15 ans, le nombre de visites à domicile a fortement baissé. Les généralistes effectuaient 77 millions de visites par an dans les années 2000. Ils n’en réalisent plus que 23,3 millions par an (contre 40 000 pour les spécialistes), selon les derniers chiffres communiqués par l’Assurance maladie.
La semaine dernière, le Syndicat des médecins libéraux (SML) a réclamé la revalorisation des visites à domicile à hauteur de 70 euros pour tous les patients en ALD de plus 70 ans (contre 35 euros aujourd’hui) afin de lutter contre le désengagement des médecins dans cette activité. Le syndicat a apporté son soutien à son ancien président, le Dr Dinorino Cabrera, qui se plaignait ne pas trouver de généraliste acceptant de se déplacer chez sa mère de 94 ans.
Cette demande de revalorisation des visites n’est pas nouvelle. MG France a plusieurs fois demandé l’extension de la cotation VL (visite longue) de 70 euros à toutes les visites complexes de patients dépendants. Depuis le 1er novembre, les généralistes peuvent coter trois fois par an la VL lorsqu’ils se déplacent chez les patients porteurs de maladies neuro-dégénératives.
Question d’accès aux soins
Une revalorisation est-elle susceptible de relancer l’investissement des médecins pour la visite ? « On ne se déplace pas pour une gastro. La rémunération actuelle de 35 euros ne prend absolument pas en compte la complexité de ces consultations », estime le Dr Luc Duquesnel, président des Généralistes-CSMF. La revendication est d’autant plus importante du fait du contexte démographique. « C’est simplement une question d’accès aux soins, la patientèle vieillit et cela ne va pas s’arranger dans les années à venir. Aujourd’hui, il est déjà compliqué de trouver un médecin traitant pour les patients qui ne peuvent pas se déplacer », rappelle le Dr Duquesnel. Selon le leader syndical, il est dans l’intérêt des pouvoirs publics de discuter du sujet. « Quand il n’est pas possible d’effectuer les visites, nous demandons des bons de transports, et croyez-moi cela coûte bien plus cher ! » La Caisse est-elle prête à ouvrir des négociations sur ce point ? « Nous n’avons pas de commentaire à faire sur cette demande des syndicats », élude la Cnam.
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