« Je me sens totalement prêt. » Voilà le sentiment qui anime Samuel Labrunie alors qu’il vient d’en finir avec les ECN. Originaire de Salon-de-Provence dans les Bouches-du-Rhône, il a fait ses études de médecine à Marseille, et se dit disposé à s’envoler vers d’autres cieux pourvu qu’il puisse exercer la spécialité qu’il a choisie : l’anesthésie-réanimation. Et loin des récits d’étudiants souvent marqués par la souffrance ressentie tout au long du cursus, le jeune homme veut avant tout exprimer sa gratitude envers ceux qui l’ont formé.
« On critique souvent la pédagogie, mais je trouve que j’ai eu des profs, des chefs, des internes qui m’ont vraiment beaucoup marqué, explique-t-il. Tous m’ont apporté quelque chose, même ceux qui nous montraient un comportement qu’on ne voulait pas reproduire. » Un sentiment de reconnaissance qui n’occulte en rien le travail personnel qu’il a fourni. « J’ai beaucoup bossé, souligne-t-il, et je sais que l’année prochaine, je n’aurai aucun mal à dire que je suis médecin, je n’aurai pas de syndrome de l’imposteur. »
Il faut dire que la vocation médicale de Samuel vient de loin. « J’ai un peu hésité quand j’étais ado car à Salon-de-Provence, il y a la BA 701 [base aérienne où stationne notamment la patrouille de France, N.D.L.R.], et j’ai vu des avions de chasse voler pendant toute mon enfance, détaille-t-il. Mais je suis un peu myope, et même si on peut devenir pilote de chasse dans ces conditions, il y a un peu d’incertitude, et je me suis donc orienté vers la médecine. »
Vocation réanimation
Après une Paces qu’il a dû redoubler pour 15 places, ce dont il ne garde pas forcément un mauvais souvenir (« J’avais un an d’avance, cela m’a permis de mûrir », estime-t-il), Samuel découvre assez vite qu’il a une vocation pour la réanimation. « C’est ce que je veux faire depuis la deuxième année, et ça n’a pas vraiment changé, détaille-t-il. J’aime l’idée d’avoir des connaissances globales, d’avoir à se servir de tout, et en réanimation, il faut être bon dans beaucoup de choses… » Plutôt que la nouvelle spécialité de Médecine intensive et réanimation (MIR), le futur interne pense choisir l’anesthésie-réanimation, qui lui semble plus complète. « Je pense que c’est une option qui préserve davantage ma future liberté d’exercice, notamment parce qu’elle permet de travailler dans le privé », avance-t-il.
Mais il ne faut pas se tromper : Samuel est un fervent défenseur de l’hôpital public. « Je veux y travailler le plus longtemps possible, mais il faut être réaliste, l’hôpital ne va pas très bien, on assiste peut-être au début de la fin de la Sécurité sociale, les mutuelles vont peut-être finir par tout prendre en charge », constate-t-il. Il entend donc rester à bord du navire hospitalier, espère même « se faire une place en hospitalo-universitaire », mais se réjouit à l’idée que l’anesthésie-réanimation lui offrira toujours « une porte de sortie pour survivre ».
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