Le tribunal administratif a condamné le CHU de Rennes à verser plus de 2,5 millions d’euros à des parents et à un enfant handicapé à la suite d’une erreur médicale à sa naissance. En plus du montant attribué à la famille de la victime, des rentes « lui seront versées de façon trimestrielle et annuelle tout au long de sa vie, pour le reste des préjudices », a précisé à l'AFP l'une des avocates de la famille, Me Sophie Laceuk.
« Ce sont des dossiers assez rares, on a peu de dossiers comme ça avec des préjudices aussi importants. Mais les accidents obstétricaux, ça donne toujours des montants très importants », a-t-elle ajouté. Selon Me Laceuk, cette décision est un « soulagement » pour la famille de la victime, qui devra débourser des « dépenses conséquentes » pour l’avenir de leur enfant.
Graves séquelles handicapantes
Le jeune homme, né en 1999 au CHU de Rennes, avait été victime de « lésions cérébrales majeures » en raison d’une « anoxie », un manque d’oxygène chez le nouveau-né, ayant causé de « très graves séquelles handicapantes corporelles et mentales », selon une décision que l’AFP a pu consulter, révélée mercredi par Le Télégramme. « La césarienne a été faite avec du retard, ce qui explique que l'enfant est né avec une anoxie extrêmement sévère et un handicap très, très, très sévère », a précisé l'avocate. Son déficit fonctionnel permanent a été reconnu à hauteur de 95 %, selon le tribunal. La responsabilité entière du CHU de Rennes pour les « conséquences dommageables de cette anoxie périnatale » avait été reconnue en 2006 par le tribunal administratif.
Quelques années plus tard, lorsque la victime avait atteint sa majorité, les parents ont demandé une « expertise aux fins d’évaluer les séquelles dont leur fils restait atteint et ses besoins d’aide, d’assistance et d’aménagement », d’après la même source. Pour obtenir une indemnisation définitive, les parents ont dû attendre que l’état de santé de l’enfant soit stabilisé, généralement « autour de 18 ans », a détaillé Me Laceuk. « C'est vraiment une lutte sur plusieurs années », a-t-elle précisé, les parents étant « usés par autant d'années de procédures et autant de sacrifices pour leur enfant ».
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