« Nous nous préparons à une procédure de redressement judiciaire », avec un rendez-vous devant le tribunal de commerce prévu mercredi, a annoncé à l'AFP, Jean-Michel Gayraud, directeur général de l’institut mutualiste Montsouris (IMM), fleuron hospitalier parisien sous le statut d’établissement de santé privé d’intérêt collectif (Espic). « Nous demandons aux pouvoirs publics d'agir au plus vite, dans une logique d'équité avec les autres acteurs du secteur, pour préserver notre établissement, acteur reconnu du service public hospitalier », indique une tribune, citée par l’AFP, signée par 238 praticiens de l'établissement.
270 médecins, 485 lits
L'institut Montsouris compte 485 lits, 1 470 emplois équivalent temps plein et 270 médecins, et a un statut hospitalo-universitaire, avec des activités de pointe en chirurgie. Il est contrôlé par une association où dominent les mutuelles MGEN et Matmut.
Cette année encore, l’IMM figure au palmarès des 50 meilleurs hôpitaux de France du magazine Le Point, devenant même le deuxième Espic classé selon les critères du magazine. L’IMM se hisse au classement de 20 catégories, et notamment le cancer de la prostate, de la vessie ou du poumon.
Mais les finances de cet établissement sont mises à mal - comme celles de très nombreux hôpitaux en ce moment - par une sous-compensation par l'État de l'inflation et de toutes les mesures salariales annoncées après la crise du Covid pour éviter l'exode des soignants hors de l'hôpital, souligne la direction.
L’Institut Montsouris souffre, en plus, de difficultés financières récurrentes liées à la construction de nouveaux locaux au tournant des années 2000, au moment où se mettait en place la tarification à l'activité des hôpitaux, précise encore la direction. « Le basculement dans la tarification à l'activité a plongé l'établissement dans la difficulté », car « tout ce qui lui permettait de financer son immobilier auparavant a disparu » du financement public, a indiqué le directeur général.
L'État a certes versé des aides au fil des années pour permettre à Montsouris de faire face. Mais ces subventions n'ont représenté en cumulé que 48 millions d'euros, sur les 120 millions d'euros d'impact cumulé de l'immobilier, ajoute le directeur Jean-Michel Gayraud. Et au cours des derniers mois, les relations avec l’agence régionale de santé (ARS), qui représente l'État, « n'ont pas permis d’obtenir les soutiens financiers qu’on attendait pour 2024 », a-t-il ajouté. Montsouris avait annoncé en février étudier un projet de rapprochement avec un autre grand établissement parisien, l’hôpital Saint-Joseph.
Mais ce projet a été « suspendu pour nous laisser le temps d'étudier d'autres pistes », a précisé à l'AFP le Pr Marc Beaussier, président de la commission médicale.
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