Après le coup d'éclat des SAMU, rassemblés mercredi dernier devant l'Assemblée nationale pour s'opposer au projet de numéro unique, c’était au tour des ambulanciers privés de se mobiliser contre la proposition de loi Matras sur la valorisation des sapeurs-pompiers.
Deux fédérations d'entreprises d'ambulances – la Chambre nationale des services d'ambulances (CNSA) et la Fédération nationale de la mobilité sanitaire (FNMS) – avaient déposé un préavis de grève reconductible, pour cette journée du mardi 12 octobre. Elles réclament l'entrée en vigueur d'une réforme de leurs gardes, un projet négocié de longue date mais contrarié par la proposition de loi en faveur des pompiers.
Carence ambulancière
Adopté en commission mixte paritaire (CMP), la proposition de loi Matras serait la source de « risques majeurs », alertent les deux fédérations. Ce texte permettrait de « missionner directement un équipage pompier pour des interventions en dehors de leurs champs d’activité réglementaire, alors que l'organisation des urgences prévoit de solliciter en priorité les ambulanciers », dénoncent la CNSA et la FNMS. Jusqu’à présent, les pompiers n’étaient autorisés à intervenir qu'en cas de carence ambulancière avérée.
Contacté ce mardi par « Le Quotidien », le président de la FNMS, Thierry Schifano, estime que ce texte vise « à requalifier les missions des pompiers en carences ambulancières, alors même que le coordonnateur ambulancier n’aura pas été appelé pour garantir le bon fonctionnement du système ». Une telle évolution permettrait à ses yeux d’« ouvrir la boîte de Pandore car tous les pompiers pourraient bénéficier d’une requalification sur tous types de transports ». Il milite au contraire pour « une sanctuarisation du coordinateur ambulancier qui identifie les carences », afin d’appeler le moins possible les pompiers.
Pour les deux fédérations du secteur, « le gouvernement ne parvient pas à arbitrer le positionnement des secours et soins d’urgences des ambulanciers dans la réponse opérationnelle ». Elles accusent les pouvoirs publics de vouloir transférer cette activité à d’autres acteurs qui ne relèvent pas de la santé, « en leur offrant un financement sans limites ». Et d’accuser le ministère de l’Intérieur de créer artificiellement « des carences ambulancières pour financer les SDIS [services départementaux d'incendie et de secours] ».
La grève des ambulanciers privés a été reconduite jusqu’au vendredi 15 octobre au soir.
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