« Sera-t-il possible de comprendre la logique du système immunitaire sachant qu’il est le résultat du bricolage de l’évolution ? Serons-nous aussi capables de créer des cellules immunitaires dotées de propriétés nouvelles ? Autant de questions que j’aimerais aborder dans un futur proche », a confié Bernard Malissen lors de la remise de son Grand Prix de la FRM début novembre au Collège de France. Directeur de recherche au CNRS et responsable du Centre d’immunophénomique (CIPHE) à Marseille, ce spécialiste de l’immunologie moléculaire a consacré l’essentiel de ses recherches au « meccano » du système immunitaire adaptatif. Ses travaux ont notamment permis de comprendre comment les lymphocytes T peuvent grâce à leur récepteur spécifique - le TCR - reconnaitre une infinité d’antigènes différents puis relayer une réponse immunitaire adaptée.
Lymphomes et LMMC
Parmi les sept prix scientifiques par ailleurs décernés cette année par la Fondation pour la Recherche Médicale, le Pr Karin Tarte, directrice d’unité Inserm et responsable du service d’immunologie au CHU de Rennes est récompensé dans le champ du cancer du prix Raymond Rosen pour ses travaux sur les mécanismes moléculaires dans les lymphomes B. Le second prix Raymond Rosen revient au Pr Eric Solary, chef du département d’hématologie clinique à Gustave Roussy qui s’est attelé à déchiffrer les mécanismes à l’oeuvre au sein la leucemie myelomonocutaire chronique (LMMC). Le prix Marie-Paule Burrus pour la recherche sur les maladies neurodégénératives est remis à Sandrine Humbert directrice de recherche Inserm à l’Institut des Neurosciences (Grenoble) qui étudie le mode de fonctionnement de la huntingtine, protéine dont la mutation est à l’origine de la maladie de Huntington.
CEDI et SPA
Dans les domaines des maladies infantiles et des pathologies ostéoarticulaires, les deux prix Fondation Guillaumat-Piel reviennent au Pr Capucine Picard, directrice du centre d’étude des déficits immunitaires (CEDI) à l’hôpital Necker-Enfants malades pour ses travaux sur les déficits immunitaires héréditaires (DIH), ainsi qu’au Pr Maxime Breban, co-responsable de l’équipe « Inflammation chronique et système immunitaire » à l’Institut Cochin qui travaille à décrypter les mécanismes en jeu dans les spondyloarthrites (SPA). Dans le champ de la recherche sur le cerveau, le Prix Brixham foundation est remis au Dr Jean François Brunet, directeur de recherche au CNRS à la tête de l’équipe « développement et évolution des circuits neuronaux » à l’institut de biologie de l’Ecole normale supérieure (ENS), récompensé pour ses travaux pour mieux comprendre l’architecture du système nerveux autonome (SNA).
Glutamate dans Parkinson
Dans le domaine de la compréhension des mécanismes du vieillissement, Lydia Kerkerian-Le Goff, directrice de recherche CNRS à l’Institut de biologie du développement de Marseille est lauréate du Prix Rachel Ajzen et Leon Iagolnitzer. Dans le cadre de ses travaux sur les mécanismes de la communication cérébrale, elle a entre autres mis en évidence un lien entre un défaut de régulation du glutamate et la maladie de parkinson. Enfin, les deux prix de recherche de la FRM sont décernés au Pr Philippe Menasché, chirurgien cardiaque à l’Hôpital européen George Pompidou, pionnier dans le domaine de la thérapie cellulaire appliquée à l’insuffisance cardiaque, ainsi qu’à Asya Ekmen, dans le cadre de son doctorat en neurosciences sur les mécanismes en cause dans les dystonies, mené à l’Institut du cerveau et de la moelle épinière.
Nouvelle campagne d’appel aux dons de la FRM
Jusqu’au 30 novembre, la Fondation pour la Recherche Médicale mène une campagne d’appel aux dons intitulée « La réussite est humaine ». Elle se décline sous la forme d’un spot vidéo diffusé à la télévision, sur internet et au cinéma, ainsi que des portraits vidéo de chercheurs mis en ligne sur le site de la FRM. Le dispositif est complété d’une campagne d’affichage « 10 000 donateurs, 1300 jours, 12 chercheurs, 1 découverte » qui rappelle que la recherche médicale demande du temps et de l’argent. En 2017, la fondation a consacré près de 44 millions d’euros à des projets de recherche en France.
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