195 000 vies et près de 560 milliards d'euros sur la période 1980-2021, c'est le triste constat établi par l'Agence européenne de l'environnement (AEE) le 14 juin dernier. Sur cette somme, 170 milliards d'euros soit 30 % étaient assurés. La situation s'est aggravée depuis le bilan précédent réalisé en février 2022 s'élevant à 510 milliards d'euros et 142 000 morts pour la période 1982-2020. Le nombre de victimes a crû car la méthodologie de recensement a changé. Pour ce nouveau bilan, 81 % du nombre de morts sont dus aux canicules qui constituent 15 % des dommages financiers. Quant aux inondations qui ne représentent que 2 % du total des catastrophes naturelles, leur impact financier est colossal (56 % de la facture).
+ 16 % de décès en 2022
L'été 2022 (non encore comptabilisé) a connu 53 000 décès supplémentaires, soit +16 % (par rapport à la période 2016-2019) dans toute l'Europe. Un focus a été mis sur l'Espagne, plus exposé, avec 4 600 décès supplémentaires entre juin et août. Parmi les politiques nationales d'adaptation mises en place par les pays, les effets de la chaleur sur les systèmes cardiovasculaire et respiratoire sont bien pris en compte. Mais moins de la moitié d'entre eux couvrent les effets directs de la chaleur (déshydratation, coups de chaud), explique l'AEE. Les probabilités de sécheresse ont été multipliées par cinq ou six en 2022. Leur coût pourrait passer de 9 milliards d'euros par an à 25 milliards à la fin du siècle avec un réchauffement à 1,5 °C, à 31 milliards pour 2 °C et à 45 milliards pour 3 °C. Les conséquences pour l'agriculture seraient dévastatrices. En 2021, les inondations en Allemagne et en Belgique ont coûté 50 milliards d'euros.
1 500 records locaux de chaleur en France en 2022
Le 8 juin dernier, lors de la présentation de son plan « 15 actions phares pour faire face aux vagues de chaleur », le ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, Christophe Béchu a rappelé sur France Info que la France a connu en moyenne « 9,4 jours de vagues de chaleur par an sur la dernière décennie contre 1,7 en moyenne avant 1989 ». De manière plus globale, on a enregistré en 2022, « plus de 1 500 records locaux de chaleur ». Tous les mois de l'année ont été plus chauds que la normale, sauf janvier et avril.
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